... Sa Petite Histoire ...

L’histoire de l’ostéopathie est avant tout l’histoire d’un combat pour une reconnaissance. En effet, l’émergence d’une discipline basée sur l’idée qu’un état pathologique peut être prévenu voire soigné par un travail manuel visant à rétablir un équilibre musculo-squelettique global, fut pendant longtemps incompatible avec le savoir médical en vigueur.

Le statut épistémologique de l’ostéopathie s’est constitué progressivement, pour finalement aboutir à la reconnaissance de la profession et de sa complémentarité avec les pratiques médicales déjà reconnues.

Nous allons voir comment la discipline a mené ce combat de reconnaissance, quel est son statut épistémologique, et ce qui peut être dit de la complémentarité disciplinaire aujourd’hui.

 


Ses Débuts

L’ostéopathie a fait son apparition en France dans les années 1960, à une époque où d’autres thérapies manuelles existaient déjà et étaient reconnues. C’est le cas de la kinésithérapie qui a été officiellement reconnue par l’État français en 1946, créant un diplôme d’État. Aussi, la question de la reconnaissance officielle de l’ostéopathie peut sembler étrange étant donné que, comme la kinésithérapie, il s’agit d’une thérapie manuelle. Pourtant, les fondements de la discipline n’étant pas les mêmes, ce combat fut bel et bien nécessaire.

Il est intéressant de constater que les premières tentatives d’introduction de l’ostéopathie en France furent faites par des kinésithérapeutes. Paul Geny ouvre en 1950 l’École Française d’Ostéopathie (EFO), première école privée alors réservée aux médecins et kinésithérapeutes. Dans les années suivantes, apparurent des associations, des sociétés et des syndicats représentant les praticiens de l’ostéopathie et rendant de plus en plus visible la discipline.

Un Combat

Un des symptômes de l’engouement pour cette thérapie manuelle fut la pression exercée par les médecins auprès des pouvoirs publics pour faire fermer l’EFO et privatiser la discipline à l’encontre des médecins uniquement. Dès lors, durant plusieurs années Paul Geny, poursuivi par l’ordre des médecins pour pratique illégale de la médecine, ainsi que tous les praticiens de l’ostéopathie non médecins, seront forcés de rester très discrets.

Dans les années 1970, différents organismes de promotion et de défense de l’ostéopathie voient le jour, dans le cadre d’un partenariat important avec différents pays, notamment anglo-saxons, ayant déjà largement reconnu la profession. Malgré la naissance en 1981 du Registre des Ostéopathes de France (ROF) permettant à beaucoup de praticiens non médecins de sortir de l’ombre, les poursuites pour exercice illégal de la médecine se poursuivent, rendant toujours très délicate la pratique.

Reconnaissance

Le combat continu avec l’émergence de nouveaux syndicats, nouvelles académies et l’introduction de l’enseignement ostéopathique à l’université de Bobigny. Puis, de plus en plus de médecins considèrent la nécessité de démarginaliser la pratique opérée par les non médecins, tout en prévenant le risque de charlatanisme.

Des années 1990 à 2000, les différents syndicats de défense des intérêts de la profession se réunissent et l’enseignement de la pratique s’organise. En 1997, l’ostéopathie se voit accorder le statut de médecine non-conventionnelle, écartant la confiscation de la pratique par les médecins uniquement. Elle s’affirme donc progressivement comme une thérapie indépendante des autres pratiques médicales. Puis, le 4 mars 2002, elle est officiellement reconnue par l’État qui se met à agréer les écoles autorisées à l’enseigner.


Un peu d'humour : L'Ostéopathie Ancestrale